La Fed semble avoir confiance dans l’inflexion progressive de la courbe de l’inflation, et dans son retour au niveau cible de 2%. Forte de cette confiance, elle a procédé en septembre à une première baisse de son taux directeur. Dans l’intervalle, la situation sur le marché de l’emploi est moins tendue que l’année dernière. Et après deux années d’inversion de la courbe des taux, le taux à court terme baisse désormais plus vite que le taux à long terme. À notre avis, cela ne signifie pas pour autant la fin de l’épisode des taux élevés, en raison de l’accélération probable de l’économie l’année prochaine. Par ailleurs, ce niveau élevé des taux devrait être soutenu par une reprise du débat sur le plafonnement de la dette et sur le déficit public chronique. Notre objectif de rendement pour les Treasuries (à 10 ans) pour la fin septembre 2025 est de 4,04%, et de 3,6% pour les Treasuries à 2 ans.
En résumé :
- L’économie américaine continue à progresser allègrement, au contraire de l’Europe.
- L’inflation a reculé des deux côtés de l’Atlantique, ce qui ouvre la porte à de nouvelles baisses des taux.
- Les obligations gardent la cote, tandis que les actions performent, tant aux USA qu’en Europe. Nous nous attendons à ce que les midcaps et les smallcaps gagnent en importance, tandis que les marchés de matières premières restent volatils en raison des incertitudes géopolitiques.
1. Macroéconomie
USA : un pas en arrière, deux en avant ?
Avec une croissance de 3% sur base annuelle durant le second trimestre, l’économie américaine continue à se développer à un rythme soutenu. Cette bonne santé est surtout à mettre à l’actif des consommateurs, qui n’hésitent pas à délier les cordons de la bourse. Nous nous attendons à ce que cette croissance marque une pause pendant un certain temps, avant de reprendre progressivement. Pour soutenir ce nouvel élan de croissance, nous tablons sur une forte consommation des ménages, la poursuite des investissements des entreprises, ainsi qu’une augmentation des dépenses publiques. Pour l’ensemble de l’année 2024, nous anticipons une croissance du PIB de 2,4%. Pour 2025, nous pensons que l’économie US pourrait croître de 1,7%.
Après une résurgence au premier trimestre, l’inflation a commencé à ralentir, et est même passée sous la barre des 3% en juillet. Depuis quelques mois, l’inflation est en net recul. Pour l’ensemble de l’année 2025, nous anticipons un taux d’inflation moyen de 2,3%. Dans l’intervalle, la banque centrale américaine (Fed) a baissé une première fois son taux directeur de 50 points de base. Pour la fin septembre 2025, nous pensons que quatre baisses supplémentaires de 25 points de base auront lieu. Parmi les facteurs qui pourraient ralentir ce processus, citons le déficit public et la reprise de l’économie en 2025, qui sont susceptibles de contribuer au maintien des taux directeurs à un niveau élevé.
Zone euro : le chaud et le froid
Dans la zone euro, le PIB réel a progressé de 0,2% au deuxième trimestre (contre 0,3% au premier trimestre – en glissement trimestriel). Si l’on en croit les indicateurs, l’économie européenne n’a pas encore réellement amorcé sa reprise. Par ailleurs, le chômage a reculé à 6,4% en juillet, soit son niveau le plus bas depuis le début de cette statistique (au milieu des années 1990). Compte tenu de cette évolution, nous nous attendons à ce que la consommation des ménages soutienne la croissance économique dans cette région du monde. Nous pensons que le PIB de la zone euro progressera de 0,7% en 2024 et de 1% en 2025, ce qui reste relativement modeste.
En août, l’inflation a marqué le pas à 2,2%, son niveau le plus bas des trois dernières années. Les salaires ont augmenté moins vite, de sorte que la pression inflationniste potentielle résultant de l’augmentation des loyers réels a diminué. Nous nous attendons à ce que l’inflation oscille autour de 2,3% l’année prochaine. En conséquence, nous pensons que la Banque centrale européenne (BCE) continuera à réduire graduellement son taux directeur, pour le stabiliser à 2,5%.
Japon : la reprise
Au Japon, l’évolution du PIB est passée de -0,6% au premier trimestre à +0,8% au second (en glissement trimestriel). La consommation des ménages – qui représente plus de la moitié de l’économie – a progressé pour la première fois depuis cinq trimestres, et ce après que les négociations salariales aient accouché de la plus forte hausse des salaires depuis plus de 30 ans.
L’inflation s’est montée à 2,8% en juillet, et ce pour le troisième mois d’affilée. Pour 2025, nous anticipons une inflation et une croissance du PIB modérées, respectivement de 2% et 1,2%. Quant aux taux directeurs de la Bank of Japan, ils pourraient remonter prudemment au cours des douze prochains mois, de leur niveau actuel de 0,25% à 0,75%.
Chine : des fissures dans les fondations
En Chine, l’économie a progressé de 4,7% au cours du deuxième trimestre (en glissement annuel), soit moins que les 5,3% du premier trimestre. L’économie reste solide en général, mais présente çà et là quelques fissures. La progression des ventes au détail s’est fixée en juillet à 2,7% (en glissement annuel), un faible niveau par rapport à la croissance à deux chiffres durant les 15 années qui ont précédé la pandémie. Nous anticipons une croissance de 4,8% du PIB en 2024 et de 4,4% en 2025, ainsi qu’une inflation moyenne de 1,7% en 2025.
2. Obligations
Obligations souveraines US : la fin des taux élevés n’est pas en vue
Obligations souveraines allemandes : une courbe plus abrupte
Obligations Investment Grade : toujours le vent en poupe
Obligations High Yield : des rendements alléchants
3. Actions
Avec aisance
Les actions se sont remarquablement comportées au deuxième trimestre. L’excellent sentiment a été alimenté par la belle progression des bénéfices des entreprises, la perspective d’une baisse des taux et l’éloignement du spectre de la récession en Europe et aux États-Unis. Après avoir tenté vainement d’accroître leur bénéfice au cours de l’année écoulée, de nombreuses entreprises ont franchi ce cap avec aisance : tant des sociétés européennes que des smallcaps américaines et des entreprises du S&P 500 (à l’exception des Magnificent Seven3) ont enregistré une progression de leurs bénéfices. Là où seule une poignée de mégacaps (américaines) a montré l’exemple pendant de longs mois, le mouvement s’est désormais généralisé. Nous nous attendons à ce que cette tendance se poursuive.
S&P 500 : the only way is up?
Le S&P 500 a déjà enrégistré un excellent résultat cette année. Malgré un léger recul de la croissance du bénéfice des Magnificent Seven au deuxième trimestre, nous nous attendons à ce que leurs bénéfices continuent à croître à un rythme supérieur à la moyenne. Les valorisations sont historiquement hautes, mais elles sont soutenues par de solides perspectives de croissance des bénéfices. Nous pensons que celle-ci continuera à court terme à osciller autour de 10%. Notre objectif de cours pour cet indice à la fin septembre 2025 est de 5.800 points.
STOXX Europe 600 : les smallcaps mènent la danse
La situation est similaire en Europe, avec un STOXX Europe 600 qui a bien performé au cours du premier semestre, grâce surtout aux largecaps. Depuis le début du deuxième trimestre, les smallcaps leur ont emboîté le pas, au point que nous nous attendons à ce qu’elles contribuent significativement à la bonne tenue de l’indice, grâce notamment à une augmentation de la croissance des bénéfices et à des valorisations modestes en termes historiques. Nous pensons que le STOXX Europe 600 atteindra les 540 points à la fin septembre 2025.
Pays émergents : préférence à l’Asie
Parmi les pays émergents, nos préférences vont à l’Asie en raison de son momentum de croissance actuel et de la plus forte représentation d’entreprises actives dans l’intelligence artificielle. La Corée du Sud et Taiwan représentent à eux seuls les deux tiers de la production mondiale de semi-conducteurs. Pour ce qui concerne le Japon, le plus grand marché industrialisé d’Asie, nos perspectives sont positives grâce à la croissance de la consommation intérieure.
Place aux midcaps et smallcaps ?
Nous pensons que les largecaps continueront à bien se comporter aux États-Unis et en Europe, grâce à leurs perspectives de rendement à long terme. Les investisseurs pourraient néanmoins envisager d’augmenter dès à présent leur exposition aux petites et moyennes capitalisations. Le changement d’environnement des taux et une reprise de la croissance en 2025 devraient booster les bénéfices des entreprises qui sont plus sensibles à ces deux facteurs.
Volatilité garantie
Les élections présidentielles américaines du 5 novembre pourraient engendrer des incertitudes (temporaires) sur les marchés, et même entraîner des rotations sectorielles. D’autres changements pourraient être provoqués par les conséquences de la crise au Moyen-Orient et par le conflit entre la Russie et l’Ukraine. En règle générale, nous nous attendons à davantage d’épisodes de volatilité4.
4. Matières premières
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1 Les obligations Investment Grade sont des obligations d’émetteurs dont la situation financière est considérée comme solide. Elles obtiennent une notation comprise entre AAA et BBB- chez Standard & Poor's, ou équivalent chez Moody's ou Fitch. Plus la notation est élevée, plus l’investisseur a de chances de récupérer son capital à l’échéance (sauf en cas de faillite de l’émetteur).
2 Les obligations ‘High-yield’ sont des obligations d’émetteurs dont la situation financière est considérée comme plus risquée. Elles obtiennent une notation comprise entre BB+ et D chez Standard & Poor's, ou équivalent chez Moody's ou Fitch. Comme le risque de non-paiement à l’échéance par les émetteurs High Yield est substantiellement plus élevé, elles offrent un rendement potentiel supérieur aux obligations Investment Grade.
3 ‘The Magnificent Seven’ est le nom donné aux sept grandes entreprises technologiques américaines qui influencent considérablement les marchés d’actions. Il s’agit de Microsoft, Apple, Alphabet (Google), Amazon, Nvidia, Tesla et Meta (Facebook).
4 La volatilité fait référence à l’ampleur et à la rapidité avec lesquelles le prix d’une action, d’une obligation, d’un fonds ou d’un indice évolue au fil du temps.
5 Le terme "fonds" est l’appellation commune pour un Organisme de Placement collectif (OPC), qui peut exister sous le statut d'OPCVM (UCITS) ou d'OPCA (non–UCITS), et prendre diverses formes juridiques (SICAV , FCP etc). Un OPC peut comporter des compartiments. Les fonds sont sujets à risques. Ils peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse et les investisseurs peuvent ne pas récupérer le montant de leur investissement.